Compétitions

Meeting en salle de BBA à Macolin

25-26.01.2020 – MEETING EN SALLE DE BIEL/BIENNE ATHLETICS À MACOLIN

La piste circulaire de la salle de la Fin du Monde à Macolin a fait peau neuve pour accueillir le monde de l’athlétisme helvétique. Construit en 1976, l’ancien anneau aura donc vécu 44 saisons. De couleur bleue, assez dur, ce nouveau revêtement devrait permettre aux coureurs de sprint prolongé de réaliser de belles performances; pas sûr en revanche que les demi-fondeurs l’apprécieront… on verra bien avec le temps ! Samedi, les sprinters ont essentiellement couru sur 60 m, donc ils n’avaient pas à changer leurs habitudes. Chez les hommes, c’est Joël Ngimbi (Lausanne-Sports/U23) qui a été le plus rapide des Vaudois avec un joli 6″98 en finale C, ceci après avoir couru les séries en 7″09. Valentin Luc (CA Riviera/U23) et Louis Quiblier (Lausanne-Sports/U20) en 7″16, ainsi que Tomas O’Sullivan (Lausanne-Sports/U20) en 7″17 ont suivi à distance respectable. Sur 800 m, Timothée Antier (COVA Nyon/U23) et Rémy Rossier (Stade Lausanne/U18) ont couru sous les deux minutes en 1’59″20 et en 1’59″96. Sur 60 m haies, Steve Meystre (Stade Lausanne/U23) a été crédité d’un 8″98 assez éloigné de son record (8″45 en 2018). Son jeune camarade de club Gaspar Martinez-Aldama (Stade Lausanne/U18) s’en est quant à lui bien sorti avec 8″52 (haies à 91,4 cm). Enfin Frédéric Matthys (CA Riviera/U23) a franchi 4,70 m dès son premier essai au saut à la perche, mais il n’a pas pu aller plus haut. Chez les femmes, Samantha Dagry (Lausanne-Sports) a pu améliorer ses chronos de la semaine précédente à Saint-Gall (7″75 et 7″71) en courant en 7″67 en séries et surtout en 7″58 lors de la finale B. Juste derrière, Matilda Zucchinetti (CA Riviera/U20) s’est fendue de deux records personnels : 7″68, puis 25″84 sur 200 m. Ses collègues d’entraînement ont également su tirer leur épingle du jeu : Léonie Pointet (CA Riviera/U20) a réussi 7″79 sur 60 m, mais c’est bien sur 200 m où elle a vraiment pu se mettre en évidence avec un record personnel battu de 28 centièmes grâce à ses 25″07. En hauteur, Hannah Dulex (CA Riviera/U20) a franchi 1,65 m au premier essai, ce qui lui a permis de sauter trois centimètres plus haut qu’à Aigle. Mise en confiance par le succès de cette tentative, Hannah a ensuite réussi le coup parfait à la hauteur suivante . A son ultime essai, elle franchit 1,70 m, ce qui lui permet d’améliorer son record personnel d’un centimètre ! Enfin Dacha Dössegger (CA Riviera/U18) a atteint son objectif à court terme avec 5,20 m en longueur; il s’agit-là d’un palier très intéressant pour elle.
La seconde journée de compétition était moins fournie en participants, mais on a de nouveau eu droit à de bons résultats. En sprint, Gaëtan Carusone (FSG La Sarraz) effectuait à Macolin sa rentrée 2020 et il a réussi des performances encourageantes avec 7″07 sur 60 m et en 22″75 sur 200 m. Désormais prisé des athlètes de demi-fond, le 600 m a permis la réalisation de jolies courses. Timo Roth (US Yverdon) a été le plus entreprenant en courant en 1’22″47, devant Luca Corthésy (Lausanne-Sports/U23) en 1’22″71 et Xavier Kolly (ATHLE.ch/U18) qui a pulvérisé le jeune record suisse U18 en 1’23″44. Dans les disciplines techniques, Arno Tricarico (FSG La Sarraz/U20) a sauté 12,56 m au triple, puis il a ensuite confirmé ses 1,89 m en hauteur réussis à Aigle. Chez les femmes, la jeune Kimberly Clark (Lausanne-Sports/U16) a encore une fois fait une très bonne impression avec ses excellents 7″82 sur 60 m, alors que Samantha Dagry (Lausanne-Sports) a couru un 200 m très perfectible en 24″81. Après ses 2’22″80 de la veille sur 800 m, Juliette Dutruy (Stade Lausanne/U18) a réalisé un bien meilleur 400 m en 1’00″45. Sur 600 m, on s’attendait à devoir mettre à jour nos statistiques cantonales puisque Lore Hoffmann (ATHLE.ch) était au départ de cette course. Mais les 1’31″52 de Sabine Bonvin (ATHLE.ch) réussis l’an dernier ont tenu bon car Lore a couru en 1’31″98. Enfin quatre jeunes Vaudoises ont été dans leurs eaux habituelles : Salma Dénervaud (Stade Lausanne/U20) a couru son 1000 m en 3’02″68, Hollie Jupp (CA Riviera/U18) et Lucie Gilliéron (Stade Lausanne/U20) ont franchi 2,70 m à la perche et Zoé Deriaz (US Yverdon/U20) a été mesurée à 10,64 m au triple.

RÉSULTATS

SAMEDI
Joël Ngimbi (Lausanne-Sports/U23) 6″98 sur 60 m et 23″13 sur 200 m
Valentin Luc (CA Riviera/U23) 7″16 sur 60 m
Louis Quiblier (Lausanne-Sports/U20) 7″16 sur 60 m et 23″07 sur 200 m
Tomas O’Sullivan (Lausanne-Sports/U20) 7″17 sur 60 m
Marc-Alexandre Roger (Lausanne-Sports/M30) 7″24 sur 60 m
Alan Pichonnaz (Lausanne-Sports/U20) 7″26 sur 60 m
Romain Cerise (Lausanne-Sports/U18) 7″29 sur 60 m
Romain Peseux (COVA Nyon/U20) 7″30 sur 60 m
Gaspar Martinez-Aldama (Stade Lausanne/U18) 52″73 sur 400 m et 8″52 sur 60 m haies (91,4)
Timothée Antier (COVA Nyon/U23) 1’59″20 sur 800 m
Rémy Rossier (Stade Lausanne/U18) 1’59″96 sur 800 m
Moritz Ebbeskotte (Stade Lausanne/U18) 2’02″33 sur 800 m
Steve Meystre (Stade Lausanne/U23) 8″98 sur 60 m haies
Frédéric Matthys (CA Riviera/U23) 4,70 m à la perche

Samantha Dagry (Lausanne-Sports) 7″58 sur 60 m
Matilda Zucchinetti (CA Riviera/U20) 7″68 sur 60 m et 25″84 sur 200 m
Léonie Pointet (CA Riviera/U20) 7″79 sur 60 m et 25″07 sur 200 m
Mileina Tsogo (Lausanne-Sports/U18) 7″93 sur 60 m
Absa Ba (Lausanne-Sports/U18) 8″05 sur 60 m et 25″94 sur 200 m
Marithé Engondo (Lausanne-Sports/U20) 8″19 sur 60 m et 26″23 sur 200 m
Hannah Dulex (CA Riviera/U20) 1,70 m en hauteur
Juliette Dutruy (Stade Lausanne/U18) 2’22″80 sur 800 m
Dacha Dössegger (CA Riviera/U18) 5,20 m en longueur

DIMANCHE
Gaëtan Carusone (FSG La Sarraz) 7″07 sur 60 m et 22″75 sur 200 m
Gaspar Martinez-Aldama (Stade Lausanne/U18) 7″23 sur 60 m et 23″98 sur 200 m
Rémy Rossier (Stade Lausanne/U18) 52″88 sur 400 m
Timo Roth (US Yverdon) 1’22″47 sur 600 m
Luca Corthésy (Lausanne-Sports/U23) 1’22″71 sur 600 m
Xavier Kolly (ATHLE.ch/U18) 1’23″44 sur 600 m (Record suisse U18 en salle)
Baptiste Ulrich (Stade Lausanne) 1’25″30 sur 600 m
Arnaud Gilliéron (ATHLE.ch/U20) 1’26″99 sur 600 m
Moritz Ebbeskotte (Stade Lausanne/U18) 2’44″12 sur 1000 m
Arno Tricarico (FSG La Sarraz/U20) 1,89 m en hauteur et 12,56 m au triple

Kimberly Clark (Lausanne-Sports/U16) 7″82 sur 60 m
Naomie Clark (Lausanne-Sports/U16) 8″14 sur 60 m
Sedina Deegbe (Stade Lausanne/U16) 8″14 sur 60 m
Samantha Dagry (Lausanne-Sports) 24″81 sur 200 m
Juliette Dutruy (Stade Lausanne/U18) 1’00″45 sur 400 m
Lore Hoffmann (ATHLE.ch) 1’31″98 sur 600 m
Alexia Perez Calvillo (Lausanne-Sports/U23) 1’39″65 sur 600 m
Salma Dénervaud (Stade Lausanne/U20) 3’02″68 sur 1000 m
Hollie Jupp (CA Riviera/U18) 2,70 m à la perche
Lucie Gilliéron (Stade Lausanne/U20) 2,70 m à la perche
Zoé Deriaz (US Yverdon/U20) 10,64 m au triple

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Meilleures performances vaudoises 2020

Photo : PAB

Champ. romands en salle à Aigle

19.01.2020 – CHAMPIONNATS ROMANDS EN SALLE À AIGLE

Une semaine après une rentrée indoor 2020 qui avait fait la part belle à la jeunesse du canton, les installations d’athlétisme du Centre Mondial du Cyclisme à Aigle ont accueilli les championnats romands en salle. Comme d’habitude pour cette compétition, le niveau a été intéressant, principalement dans les sprints. Le meilleur résultat vaudois a cependant été réalisé au saut en hauteur féminin, où Marithé Engondo (Lausanne-Sports/U20) a amélioré le record romand de deux centimètres en franchissant 1,80 m à son deuxième essai. La Lausannoise a fait un strike sur une jolie brochette de championnes, qui avaient toutes trois franchi 1,78 m : Laurence Gendre (CA Fribourg) en 2004 à Aigle, Lea Sprunger (COVA Nyon) en 2008 à Macolin et Ellen Sprunger (COVA Nyon) en 2012 à Saint-Gall. Derrière Marithé, on retrouve également sur le podium Hannah Dulex (CA Riviera/U20) avec un joli saut à 1,62 m. On l’a dit, le 50 m a été brillant avec les performances de Melissa Gutschmidt (Lausanne-Sports/U20) qui n’a couru que lors des séries dans l’excellent chrono de 6″52. En finale, le duo Matilda Zucchinetti (CA Riviera/U20) et Léonie Pointet (CA Riviera/U20) a fait la loi avec des bons 6″60 et 6″68. En outre, Matilda a aussi gagné un second titre en longueur avec un record personnel en salle à 5,73 m, tout comme pour Nina Rehacek (US Yverdon/U20) avec 5,25 m. Chez les cadettes, le verdict s’est souvent joué pour quelques centièmes ou centimètres. Ainsi sur 50 m, Kimberly Clark (Lausanne-Sports/U16) s’est imposée en 6″70 avec un centième d’avance sur la deuxième et neuf sur Mileina Tsogo (Lausanne-Sports/U18). Au saut en hauteur, trois concurrentes ont franchi 1,59 m et on a dû les départager aux essais. A ce jeu tactique, Aurore Ortlieb (US Yverdon/U18) a décroché la médaille de bronze. Deux médailles d’argent ont aussi récompensé Dacha Dössegger (CA Riviera/U18) avec ses 5,15 m en longueur et Elsa Richard (CA Riviera/U18) avec son nouveau record personnel à 11,20 m au poids.
Chez les hommes, le plus rapide des Vaudois n’est autre que le sauteur à la perche Frédéric Matthys (CA Riviera/U23). Il a été vite que jamais en 6″15, tout comme Marc Ependa (CA Riviera) en 6″18. Chez les juniors, on a retrouvé Arno Tricarico (FSG La Sarraz/U20) très en verve. Il a d’abord pulvérisé son record au saut en hauteur de neuf centimètres avec 1,89 m, puis il a brillé en finale du 50 m avec ses 6″19. Enfin chez les cadets, le spécialiste multiples Gaspar Martinez-Aldama (Stade Lausanne/U18) a été le plus en vue puisqu’il a remporté le 50 m en 6″28 et le 50 m haies en 7″27. En hauteur, on a assisté à une nouvelle belle performance de Romain Vaucher (SG Moudon/U18) avec comme la semaine précédente aux championnats vaudois un très joli 1,86 m.
Cette belle édition des championnats romands a certainement aiguisé l’appétit des plus ambitieux. La suite de la saison se déroulera à Macolin avec au programme trois meetings successifs.

RÉSULTATS

HOMMES
Frédéric Matthys (CA Riviera) 6″15 sur 50 m
Marc Ependa (CA Riviera) 6″18 sur 50 m
Valentin Luc (CA Riviera) 6″23 sur 50 m
Steve Meystre (Stade Lausanne) 12,26 m au poids

U20 M
Arno Tricarico (FSG La Sarraz) 6″19 sur 50 m et 1,89 m en hauteur

U18 M
Gaspar Martinez-Aldama (Stade Lausanne) 6″28 sur 50 m, 7″27 sur 50 m haies et 3,40 m à la perche
Romain Vaucher (SG Moudon) 1,86 m en hauteur
Gavrilo Rnjak (US Yverdon) 6,16 m en longueur

FEMMES
Sophie Martin (Lausanne-Sports) 6″86 sur 50 m
Nina Rehacek (US Yverdon) 5,25 m en longueur

U20 W
Melissa Gutschmidt (Lausanne-Sports) 6″52 sur 50 m
Matilda Zucchinetti (CA Riviera) 6″60 sur 50 m et 5,73 m en longueur
Léonie Pointet (CA Riviera) 6″68 sur 50 m
Marithé Engondo (Lausanne-Sports) 1,80 m en hauteur (Record romand)
Hannah Dulex (CA Riviera) 1,62 m en hauteur

U18 W
Kimberly Clark (Lausanne-Sports) 6″70 sur 50 m
Mileina Tsogo (Lausanne-Sports) 6″79 sur 50 m
Juliette Mattei (US Yverdon) 6″88 sur 50 m
Aurore Ortlieb (US Yverdon) 1,59 m en hauteur
Dacha Dössegger (CA Riviera) 5,15 m en longueur
Elsa Richard (CA Riviera) 11,20 m au poids

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Meilleures performances vaudoises 2020

Photo : PAB

Meeting de saut en hauteur à Hirson

18.01.2020 – MEETING DE SAUT EN HAUTEUR À HIRSON

Deux semaines après ses magnifiques 2,27 m de Herzebrock-Clarholz, Loïc Gasch (US Yverdon) a remis le cap au nord, cette fois-ci en direction de Hirson dans le Nord de la France, où quelques passionnés de cette petite commune de 9000 habitants organisent depuis maintenant vingt-quatre ans un meeting de saut en hauteur en salle. L’affiche de l’édition 2020 montre que ce meeting est de plus en plus coté sur le plan européen, avec un joli quatuor comprenant l’Italien Marco Fassinotti (PB=2,35 m), l’Ukrainien Viktor Lonskiy (2,28 m), le jeune Lituanien Adrijus Glebauskas (2,28 m) et Loïc Gasch (2,27 m). Finalement les sauteurs de l’Est ne sont pas venus, tandis que le Turinois n’a pas semblé être en très grande forme en ce début de saison (trois échecs à 2,14 m). Avant d’entrer en lice, Loïc a pu encourager son compère Vivien Streit (US Yverdon). Admis dans le concours élite grâce aux forfaits cités, Vivien a dû entamer son concours à 2,02 m, une barre qu’il a parfaitement maîtrisée à son premier essai. Il a ensuite dû s’y reprendre à trois reprises pour franchir 2,06 m, alors qu’à 2,10 m ses trois tentatives n’ont pas été couronnées de succès. 2,10 m, c’est justement la hauteur initiale de Loïc Gasch. Cette formalité permet de constater une aisance similaire à celle vue il y a treize jours en Allemagne. Le champion suisse laisse ensuite Fassinotti s’emmêler les pinceaux à 2,14 m et revient sur le sautoir à 2,18 m, où ils ne sont plus que cinq à tenter cette hauteur. Le Brésilien Fernando Ferreira, le Français William Aubatin et Loïc Gasch franchissent aisément la barre au premier essai, tandis que l’autre Français Mathieu Tomassi doit s’y reprendre à trois fois. La bagarre est bien lancée et elle se déroule maintenant à 2,21 m, mais sans Gasch. En effet, le Nord-Vaudois a choisi de faire l’impasse et donc de laisser ses trois adversaires en découdre sans lui. Cette barre a été celle de l’écrémage car aucun des trois sauteurs n’est parvenu à la dompter. Voilà désormais le Suisse seul en lice à 2,24 m. Il n’a pas encore l’assurance d’avoir remporté le concours puisqu’il est, à ce moment-là, premier ex-æquo avec Ferreira et Aubatin. L’affaire devrait bientôt être dans le sac, mais elle n’est cependant pas réglée au premier essai. Un petit revers bien vite contrôlé avec une seconde tentative fort impressionnante, sous les vivats d’un public chaud-bouillant. La victoire définitivement en poche, Loïc choisit de ne pas tenter à nouveau 2,27 m et fait plutôt placer la barre directement à 2,30 m. On ne boude pas notre plaisir de dire que ceci est tout à fait exceptionnel. Comme à Herzebrock-Clarholz, ses tentatives sont très convaincantes – surtout le deuxième essai – mais l’obstacle se refuse encore une fois à lui. Ce n’est pas grave, l’essentiel est de voir Loïc dans une forme éclatante et heureux de sa prestation. Cette plénitude physique, liée à un relâchement plus marqué au moment de l’appel, devrait faire mouche une fois ou l’autre; et pas forcément et systématiquement à 2,30 m : un petit 2,28 m – comme le très grand Valeri Brumel – serait déjà un exploit fort retentissant.

RÉSULTATS

Loïc Gasch (US Yverdon) 2,24 m en hauteur
Vivien Streit (US Yverdon) 2,06 m en hauteur

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Meilleures performances vaudoises 2020

Photo : LG Kreis Gütersloh 09

JOJ 2020 : Ski-alpinisme à Villars

10-14.01.2020 – JEUX OLYMPIQUES DE LA JEUNESSE 2020 LAUSANNE / SKI-ALPINISME À VILLARS

Quelques heures après une très belle cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de la Jeunesse 2020 à la Vaudoise Aréna de Lausanne, les deux Vaudoises Caroline Ulrich de La Tour-de-Peilz et Thibe Deseyn de Leysin étaient en lice dans l’épreuve du ski-alpinisme des filles à Villars. Cette discipline – qui fait son entrée dans la famille olympique cette année à Lausanne – est très exigeante car elle combine des courses en côte et en descente à ski, ce qui requiert des aptitudes en ski, en alpinisme et bien sûr d’endurance. Vingt-trois participantes se sont élancées et très vite les deux Vaudoises se sont portées en tête. Les deux jeunes filles, qui sont membres d’un club d’athlétisme vaudois (Caroline Ulrich du CA Riviera et Thibe Deseyn des Croc Kil…Leysin) ont ravi les centaines de spectateurs suisses qui s’étaient déplacés au Winter Park de Villars en réalisant un magnifique doublé : Caroline Ulrich s’est imposée en 58’34 avec une minute et quatre secondes sur Thibe Deseyn. C’est la Française Margot Ravinel qui complète le podium, à cinquante seconde de la Leysenoude. Comblée par cette brillante victoire, Caroline Ulrich a déclaré à la presse : «C’était une course très difficile. La piste était bonne mais un peu glissante, cela a été une longue lutte. Mais je suis très heureuse maintenant !». Sa dauphine a partagé le même son de cloche : «C’est incroyable, c’était la course la plus importante de toute ma vie et aussi ma meilleure course».
La fête n’a pas duré trop longtemps car le programme de ces deux jeunes athlètes n’est de loin pas terminé. En effet trois jours plus tard, le lundi 13 janvier, se disputent les épreuves de sprint. Après l’endurance de vendredi, on passe désormais dans la résistance pure et dure. Un premier tour de classement a lieu à 10:30. Prudentes, les deux Vaudoises ont bien assuré leur coup avec une sixième place en 3’39″47 pour Caroline Ulrich et un quinzième rang en 4’01″42 pour Thibe Deseyn. Une heure plus tard ont lieu les quarts de finales, où les trois premières des quatre courses se qualifient pour les demi-finales. Dans le premier quart, Thibe se retrouve face à la meilleure spécialiste, l’Espagnole Maria Costa Diez. Elle termine au deuxième rang en 3’31″21, soit le cinquième chrono de ce tour. Engagée dans la deuxième série, Caroline survole les débats en gagnant en 3’17″99, avec pas moins de dix secondes d’avance ! Ces deux courses se sont disputées dans une ambiance incroyable et le public trépigne d’impatience de revoir leurs deux Suissesses, qui se retrouvent une heure plus tard dans la première demi-finale. Avec la concurrence de l’Espagnole Costa Diez et de la Française Margot Ravinel, il faudra sortir une course de très haute qualité pour espérer atteindre la finale. Le rythme est fort soutenu et dans cette troisième course en l’espace de deux heures, les jambes commencent évidemment à faire mal à cause de l’acide lactique grandissant. Au passage de la ligne d’arrivée, les écarts sont très serrés et c’est Costa Diez qui remporte la course (3’19″35) avec moins de sept dixièmes d’avance sur Ulrich (3’20″03) et un peu plus d’une seconde et demi sur Ravinel (3’20″91). Deseyn termine quatrième (3’25″99) et manque du coup sa qualification pour la finale. C’est bien dommage car dans la deuxième demi-finale, qui est allé moins vite avec le doublé des Italiennes Silvia Berra (3’24″22) et Ericka Sanelli (3’28″19), le chrono de Thibe aurait largement suffit pour passer ! Elles ne sont plus que six pour se disputer le titre olympique. Programmée seulement une demi-heure après le départ de la première demi-finale, la question est de savoir si Caroline Ulrich a pu récupérer de sa grosse débauche d’énergie fournie durant les trois courses du matin ? Concrètement on ne le saura jamais car au départ de cette finale, la toute fraîche championne olympique perd un ski dans un cafouillage. Il est dès lors impossible pour elle de revenir sur ses adversaires et c’est la favorite Maria Costa Diez qui décroche l’or, devant Silvia Berra pour l’argent et Margot Ravinel pour une seconde médaille de bronze après celle de la course individuelle. Sixième de cette finale olympique de sprint en 3’50″70, Caroline Ulrich n’a donc pas pu défendre ses chances jusqu’au bout. Malik Fatnassi, l’entraîneur national de la relève est venu s’exprimer devant la presse, à la place de ses athlètes : «La déception est au programme aujourd’hui. On va apprendre à gérer tout cela. Faire un départ comme on l’a fait était peut-être un petit peu fatigant et j’ai ressenti un léger manque de concentration aujourd’hui. Mais on espère prendre notre revanche lors du relais de mardi».
Ce relais mixte du 14 janvier, il était marqué en gras dans l’agenda des Suisses. Lorsqu’on sait que les deux frères jumeaux d’Albeuve, Thomas et Robin Bussard, ont eux aussi réalisé le doublé dans l’épreuve individuelle des garçons vendredi passé, on se dit qu’un nouveau titre olympique ne doit pas échapper au quatuor Valdo-Fribourgeois. Devant un public venu à nouveau en masse, c’est Caroline Ulrich qui lance idéalement la course dans sa boucle de 2,4 km. Thomas Bussard enchaîne et assure lui aussi le coup. Il tape dans le dos de Thibe Deseyn qui met elle aussi son talent au service de son équipe. Avec une avance très confortable, c’est Robin Bussard qui a l’insigne honneur de conclure victorieusement les 9,6 km du parcours. Dans une ambiance indescriptible, il passe la ligne en 35’07 et le quatuor jubile pour ce nouveau titre olympique. Derrière, à plus de deux minutes, la bagarre est âpre et c’est la France qui a finalement raison de l’Espagne, pour deux petites secondes. Sur les pentes de Villars, les Suisses auront été les grands dominateurs de ces épreuves de ski-alpinisme des Jeux Olympiques de la Jeunesse 2020, ceci grâce à Caroline Ulrich et ses deux médailles d’or, à Thibe Deseyn avec ses médailles d’or et d’argent, mais aussi grâce aux frères Thomas et Robin Bussard qui décrochent le même bilan que les filles. Ils ont été éclatants, tout comme la Chamoniarde Margot Ravinel qui s’est offert trois breloques olympiques (une en argent et deux en bronze). Bravo à tous !

RÉSULTATS

FILLES
1. Caroline Ulrich (SUI) 58’34″48
2. Thibe Deseyn (SUI) 59’38″58
3. Margot Ravinel (FRA) 1:00’28″95

FILLES / SPRINT
6. Caroline Ulrich (SUI) 3’50″70 en finale
8. Thibe Deseyn (SUI) 3’25″58 en demi-finales

RELAIS MIXTE
1. Suisse (Caroline Ulrich / Thomas Bussard / Thibe Deseyn / Robin Bussard) 35’07
2. France 37’11
3. Espagne 37″13

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Photo : Keystone

Championnats vaudois en salle à Aigle

11.01.2020 – CHAMPIONNATS VAUDOIS EN SALLE À AIGLE

● La seizième édition des championnats vaudois en salle, couplée pour la seconde fois avec les championnats fribourgeois, a dû faire face comme l’an dernier à l’absence d’une bonne partie des meilleurs athlètes du canton; c’est fort dommage, mais c’est comme ça. Par contre ceux qui sont venus au Centre Mondial du Cyclisme n’ont pas eu à le regretter car en général les résultats ont été d’un niveau intéressant pour eux. Chez les hommes, seules deux disciplines ont focalisé l’attention : le 50 m et le poids. Valentin Luc (CA Riviera/U23) a été le plus rapide du jour avec 6″19, mais de peu puisque Marc Ependa (CA Riviera) a été crédité de 6″20. Juste à côté de l’arrivée, l’aire de lancer a sacré un « vieux de la vieille », mais qui se trouve toujours en parfaite condition physique, on vous l’assure : Yvan Chapuis (CA Riviera/M45) a remporté un nouveau titre avec 13,04 m. Suivent dans l’ordre Steve Meystre (Stade Lausanne/U23) et Christian Dössegger (CA Riviera/M50) avec 12,42 m et 11,81 m. Dans les catégories jeunesse, ils sont six à s’être mis en évidence et c’est le plus jeune d’entre-eux qui a sans aucun doute été le plus brillant. En battant deux fois de suite son record personnel, à 1,83 m puis à 1,86 m, chaque fois à son deuxième essai, Romain Vaucher (SG Moudon/U18) possède ce petit plus qui pourrait lui permettre d’aller au-devant de belles années. Excellent également, le décathlonien Gaspar Martinez-Aldama (Stade Lausanne/ U18) a montré que sa pointe de vitesse est déjà bien affûtée avec un très joli 6″24 sur 50 m. Ce constat est valable également pour Arno Tricarico (FSG La Sarraz/U20) puisqu’il a réussi le même chrono sur 50 m, mais aussi pour Romain Peseux (COVA Nyon/U20) qui n’a rien lâché non plus avec ses 6″25. Sur 50 m haies, Mathis Jabornigg (CA Broyard/U20) a été remarquable en finale avec un joli 7″79, alors que Noé Tellenbach (COVA Nyon/U20) a franchi 6,16 m en longueur, soit le deuxième plus long saut de sa carrière. Chez les femmes, il y a eu peu de chose à se mettre sous la pupille. Sandrine Colliard (CA Riviera) s’est signalée avec un 7″06 sur 50 m, tandis qu’Elena Canomeras (Lausanne-Sports/U23) a réalisé une belle entrée en matière avec un 3,30 m bien maîtrisé au saut à la perche. Chez les U20, Matilda Zucchinetti (CA Riviera) a laissé une belle impression au sprint et au saut en longueur. Ses performances (6″70 et 5,64 m) sont certes perfectibles, mais elles représentent une base assez solide pour espérer la voir s’envoler prochainement en direction des six mètres. Justement puisqu’il faut s’y mettre, elle n’a en tous cas pas lésiné sur les moyens pour y arriver, en s’octroyant une année sabbatique. Sa préparation hivernale a ainsi pu évoluer dans une sphère beaucoup plus professionnelle, donc forcément prometteuse pour elle (et aussi intéressante à suivre pour nous). Trois autres juniores méritent également nos encouragements : Estelle Monney (CA Broyard) avec 7″07 sur 50 m, Hannah Dulex (CA Riviera) avec 1,61 m en hauteur, ainsi que Lucie Gilliéron (Stade Lausanne) avec 2,60 m à la perche. Du côté des U18, Marion Favey (FSG La Sarraz) a bien enchaîné ses obstacles en courant en 8″07 sur 50 m haies. Aurore Ortlieb (US Yverdon) semble avoir trouvé de l’assurance dans sa course d’élan, ce qui lui a permis de franchir de belle façon 1,58 m en hauteur. Dacha Dössegger (CA Riviera) n’a pas manqué sa première occasion pour faire passer son record personnel du saut en longueur de 5,07 m à 5,16 m. Enfin Elsa Richard (CA Riviera) a franchi pour la première fois la ligne des onze mètres au poids avec 11,07 m. Pour terminer ce petit tour d’horizon vaudois, on se doit de mettre encore en exergue les performances de trois sprinteuses chez les U16, dont Kimberly Clark (Lausanne-Sports) semble en être la plus talentueuse. Avec 6″67 sur 50 m, la jeune sprinteuse mauricienne a tout simplement obtenu le meilleur chrono féminin du jour. Dans son sillage, on retrouve Juliette Mattei (US Yverdon), en gros progrès, et la sœur jumelle de Kimberly, Naomie Clark (Lausanne-Sports), qui ont profité de cette locomotive pour signer deux beaux chronos : 6″87 pour Juliette et 6″96 pour Naomie. Bien en jambe et agile en franchissant ses quatre haies du 50 m, Salomé Marquet (Lausanne-Sports) a réussi un 8″13 assez prometteur. Enfin Jamie Arthurs (CA Riviera) a réalisé le doublé hauteur / longueur et lancé le poids à 10,57 m, cette dernière discipline ayant été dominée par Eva Ndoye (Lausanne-Sports) avec 11,11 m.
Une compétition de cette envergure ne peut tout simplement pas exister sans une organisation administrative rigoureuse. Le comité de l’Association Cantonale Vaudoise d’Athlétisme remercie le chef d’orchestre du jour : Pierre-André Badoux. Sous sa baguette, il a pu compter sur un ensemble de musiciens efficaces dans chacun de leur domaine respectif. Ainsi le bureau informatique a été géré par Nicole Bettex, Mélanie Demierre et Stéphanie Coudray. Le nouveau logiciel de compétition de Swiss Athletics (Seltec) leur a permis d’avoir le contrôle détaillé sur l’ensemble des épreuves, avec des « Live Results » très rapidement mis en ligne, ce qui a été fort apprécié des athlètes, des entraîneurs et du public. La supervision de Jürg Landolt a valu de l’or dans cette affaire. L’animation de tous les instants a été assurée par Daniel Hilfiker pour les commentaires justes et précis, secondé par Sandra Hilfiker pour le choix musical. Les starters Steve Borlat, Fabienne Matthys et Benjamin Badoux n’ont pas chômé tout au long de l’après-midi car l’enjeu pour eux était d’aligner des séries toutes les deux minutes. Ils y sont toujours arrivés, sauf en cas de faux-départs, qui font immanquablement prendre du retard dans l’horaire. Un peu de calme et de maîtrise, amis sprinters et sprinteuses ! Le staff de chronométrage a été mis en place et géré de main de maître par Patrick Blanchard et bien assisté par la précision au millième de seconde de Nicole Pointet et de Jacqueline Wassenberg. Enfin merci aux différents clubs vaudois et fribourgeois d’avoir mis à bien toutes les tâches qui leur étaient demandées comme les jurys de concours, supervisés par le juge-arbitre Jean Périsset, mais aussi la distribution des dossards et la vente des pointes spéciales, la mise en place et le rangement du matériel, la suppression de tous les scotchs au sol, le balayage du sable sur un bon tiers de la salle, les estafettes entre le bureau et les starters ou les panneaux d’affichage, ainsi que les deux Samaritaines qui étaient en tout temps prêtes à soigner les quelques inévitables petits bobos. Ce fut à nouveau un beau succès et gageons que cette formule perdurera car elle sert de manière efficace toute la relève de l’athlétisme régional. Tout ce monde sera encore à pied d’œuvre la semaine prochaine pour les championnats romands en salle. Bonne récupération à tous et à dimanche prochain au C.M.C. à Aigle, où le niveau sera à coup sûr plus relevé.

RÉSULTATS

HOMMES
Valentin Luc CA Riviera/U23) 6″19 sur 50 m
Marc Ependa CA Riviera) 6″20 sur 50 m
Yvan Chapuis (CA Riviera/M45) 13,04 m au poids
Steve Meystre (Stade Lausanne/U23) 12,42 m au poids
Christian Dössegger (CA Riviera/M50) 11,81 m au poids

U20 M
Arno Tricarico (FSG La Sarraz) 6″24 sur 50 m et 1,80 m en hauteur
Romain Peseux (COVA Nyon) 6″25 sur 50 m
Mathis Jabornigg (CA Broyard) 7″79 sur 50 m haies
Noé Tellenbach (COVA Nyon) 6,16 m en longueur

U18 M
Gaspar Martinez-Aldama (Stade Lausanne) 6″24 sur 50 m
Emrick Deriaz (US Yverdon) 7″71 sur 50 m haies
Romain Vaucher (SG Moudon) 1,86 m en hauteur

FEMMES
Sandrine Colliard (CA Riviera) 7″06 sur 50 m
Elena Canomeras (Lausanne-Sports/U23) 3,30 m à la perche

U20 W
Matilda Zucchinetti (CA Riviera) 6″70 sur 50 m et 5,64 m en longueur
Estelle Monney (CA Broyard) 7″07 sur 50 m
Hannah Dulex (CA Riviera) 1,61 m en hauteur
Lucie Gilliéron (Stade Lausanne) 2,60 m à la perche

U18 W
Marion Favey (FSG La Sarraz) 8″07 sur 50 m haies
Aurore Ortlieb (US Yverdon) 1,58 m en hauteur
Dacha Dössegger (CA Riviera) 5,16 m en longueur
Elsa Richard (CA Riviera) 11,07 m au poids

U16 W
Kimberly Clark (Lausanne-Sports) 6″67 sur 50 m
Juliette Mattei (US Yverdon) 6″87 sur 50 m
Naomie Clark (Lausanne-Sports) 6″96 sur 50 m
Salomé Marquet (Lausanne-Sports) 8″13 sur 50 m haies
Jamie Arthurs (CA Riviera) 1,50 m en hauteur, 4,95 m en longueur et 10,57 m au poids
Eva Ndoye (Lausanne-Sports) 11,11 m au poids

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Meilleures performances vaudoises 2020

Photo : PAB

Meeting en salle à Herzebrock-Clarholz

05.01.2020 – MEETING EN SALLE À HERZEBROCK-CLARHOLZ

En Rhénanie du Nord-Westphalie, les grandes villes ne manquent pas : Düsseldorf (la capitale de l’État), Cologne (la plus grande ville) ou encore, pour les aficionados du football, Dortmund, Essen, Duisburg, Mönchengladbach, Leverkusen, etc. C’est pourtant vers la petite municipalité de Herzebrock-Clarholz (18’000 habitants) que les deux sauteurs en hauteur de l’US Yverdon Loïc Gasch et Vivien Streit se sont déplacés, en compagnie de leur entraîneur Nicolas Verraires, pour un meeting exclusivement dédié au saut en hauteur. Au hasard des entraînements, on avait croisé le duo le 13 décembre dernier à Aigle et on avait été épaté par la bonne forme de Loïc Gasch. Dès lors, on était impatient de voir ce que le champion suisse serait en mesure de réaliser en compétition, ceci dès cet hiver. Pour ce meeting, le concours débute à 1,91 m pour Vivien Streit. Très serein, il passe ensuite 1,96 m et 2,00 m au premier essai, puis 2,04 m à sa deuxième tentative, 2,07 m du premier coup et 2,10 m au deuxième essai. Au vu de ses sauts à 2,13 m, l’hiver s’annonce bien pour lui. Loïc Gasch débute quant à lui son concours à 2,07 m, puis il enchaîne en passant facilement au premier essai des barres placées successivement à 2,13 m et 2,19 m. Seul en concours, Loïc change l’échelle de progression en faisant placer la latte à 2,24 m. En cas de succès, le record romand en salle, les 2,23 m détenus par Frédéric Schinz (CA Broyard) depuis le 13 février 2000 à Macolin, serait battu. Si les deux premières tentatives se soldent par un échec, la troisième est en revanche une totale réussite. Avec un nouveau record personnel en salle (son record indoor était de 2,21 m en 2018 à Sainte-Croix), un record romand en salle, pourquoi ne pas y croire encore ? La barre est montée maintenant à 2,27 m, une hauteur que seuls deux sauteurs suisses ont déjà pu maîtriser : Roland Dalhäuser (TV Birsfelden, puis LC Zürich / 2,32 m en 1982 et en 1987) et Martin Stauffer (LAC Bienne / 2,27 m en 2000). Le premier essai ne passe pas, mais il montre de manière claire à Loïc que le coup est jouable. Après une petite pause pour reprendre ses esprits et canaliser toutes ses forces, l’Yverdonnois se prépare pour sa deuxième tentative. Motivé comme jamais, il s’élance avec une foulée souple de huit pas d’élan. Les deux derniers appuis sont très dynamiques, ce qui lui permet de décoller de la meilleure des façons et de franchir magnifiquement ces 2,27 m, la barre ayant à peine tremblé. Loïc vient de battre son record personnel absolu, soit ses 2,26 m des championnats suisses simples 2017 à Zurich. Dans ce contexte plus que favorable, quoi de plus naturel que de tenter les 2,30 m, dont un certain Dwight Stones a été le premier homme au monde à avoir franchi, en 1973 à Munich. Oui, Loïc Gasch tente 2,30 m ! Ses trois sauts sont convaincants, mais pour l’instant l’obstacle reste insurmontable pour lui. Il n’empêche, Loïc Gasch a passé un joli cap en ce début de saison 2020. Bien sûr les minimas pour les championnats du monde en salle à Nanjing semblent encore éloignés (2,34 m), de même que ceux des Jeux Olympiques à Tokyo (2,33 m). Quoi que, sait-on jamais ? Clairement l’objectif qui correspond le mieux au sauteur de l’USY Athlétisme, ce sont bien entendu les championnats d’Europe à Paris, qui se disputeront à la fin du mois d’août prochain. Les minimas en poche – la période de qualification a débuté le 1er janvier 2020 – Loïc Gasch va pouvoir préparer son rendez-vous européen avec la plus grande des sérénités. Quant à la prochaine compétition du duo de l’USY, elle aura lieu le 18 janvier prochain à Hirson, dans le Nord de la France.

RÉSULTATS

1. Loïc Gasch (US Yverdon) 2,27 m (Record romand en salle)
3. Vivien Streit (US Yverdon) 2,10 m

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Meilleures performances vaudoises 2020

Photo : Nicolas Verraires

Éliminatoire UBS Kids Cup Team à Martigny

21.12.2019 – ÉLIMINATOIRE DE L’UBS KIDS CUP TEAM À MARTIGNY

Après la première éliminatoire de l’UBS Kids Cup Team à Yverdon-les-Bains, les clubs vaudois avaient réussi à qualifier plus d’un tiers de leurs équipes avec pas moins de dix-neuf sésames obtenus pour la finale régionale. Tous ceux qui n’avaient pas réussi à se qualifier ont donc profité de cette seconde chance à Martigny. C’est ainsi que vingt-trois équipes, dont dix du Stade Lausanne, ont investi la salle du Midi. Les jeunes athlètes vaudois ont tout donné et cette belle débauche d’énergie a permis à onze teams de se qualifier pour la finale régionale, un bilan dont le Stade Lausanne en est le logiquement le plus prolifique avec cinq réussites. Ce sont les garçons U14 qui ont été les plus brillants avec le score parfait de quatre points. Derrière, l’US Yverdon en a qualifié deux, alors que le CA Riviera et les sociétés FSG Epalinges et FSG Chexbres en ont placé une chacun pour la finale régionale qui se déroulera le 14 mars prochain à Yverdon-les-Bains. On décompte pour l’instant trente teams vaudois en lice pour cette finale, mais d’autres peuvent encore espérer gonfler ce chiffre lors du mois de janvier en se qualifiant soit à Genève, soit à Düdingen.

RÉSULTATS

U16 GIRLS
2. Stade Lausanne 10 pts (1-2-4-3) Q
4. COVA Nyon I 16 pts (2-6-3-5) Q
5. FSG La Sarraz 17 pts (4-2-7-4)
8. COVA Nyon II 30 pts (8-8-6-8)

U16 MIXTE
4. Stade Lausanne 14 pts (3-4-3-4)
6. Stade Lausanne 30 pts (5-8-11-6)
12. FSG Epalinges 43 pts (13-11-8-11)

U14 BOYS
1. Stade Lausanne 4 pts (1-1-1-1) Q
3. US Yverdon 14 pts (6-3-2-3) Q
6. Stade Lausanne 22 pts (5-6-5-6)

U14 GIRLS
2. Stade Lausanne 13 pts (3-7-1-2) Q
3. US Yverdon I 14 pts (1-1-8-4) Q
6. US Yverdon II 21 pts (4-6-3-8)
11. COVA Nyon 40 pts (5-9-12-14)
14. Stade Lausanne 49 pts (12-12-12-13)

U14 MIXTE
4. FSG Epalinges 16 pts (3-9-2-2)

U12 BOYS
3. FSG Epalinges 12 pts (4-3-2-3) Q

U12 GIRLS
7. Stade Lausanne 31 pts (8-10-6-7)
10. FSG Epalinges 39 pts (11-9-9-10)

U12 MIXTE
1. Stade Lausanne 6 pts (1-1-3-1) Q

U10 BOYS
3. FSG Chexbres 10 pts (4 2 2 2) Q

U10 MIXTE
1. CA Riviera I 7 pts (4-1-1-1) Q
2. Stade Lausanne 10 pts (1-2-2-5) Q

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Éliminatoire UBS Kids Cup Team à Estavayer

30.11.2019 – ÉLIMINATOIRE DE L’UBS KIDS CUP TEAM À ESTAVAYER

C’est reparti pour une nouvelle saison de l’UBS Kids Cup Team, la dix-neuvième du genre. Créée en 2002 sous le nom de Kids Cup Gaz Naturel, cette compétition avait ensuite été rebaptisée Rivella Kids Cup Team en 2010 et 2011, avant d’être finalement nommée UBS Kids Cup Team dès 2012. Pour cette première éliminatoire de la saison, les clubs vaudois ont bien joué le jeu puisqu’ils ont présenté dans la salle Amarante d’Estavayer-le-Lac pas moins de cinquante-trois teams sur les cent vingt-sept inscrits. Comme d’habitude à ce niveau de compétition, il s’agit de se placer sur le podium de sa catégorie pour obtenir la qualification pour la finale régionale qui aura lieu le 14 mars 2020 à Yverdon-les-Bains. Quant à la finale suisse, elle sera organisée une semaine plus tard dans la toujours très chaude salle du Midi de Martigny.
Au terme de belles et intenses luttes, les clubs vaudois ont réussi à qualifier plus d’un tiers de leurs équipes avec dix-neuf sésames délivrés pour la finale régionale. Ce bilan, excellent, représente également plus de la moitié des trente-six podiums mis en jeu ce jour-là. Au niveau des clubs, le Lausanne-Sports a fort bien tiré son épingle du jeu avec dix teams qualifiés (4-3-3). Derrière, c’est le CA Riviera qui s’en sort le mieux en plaçant trois équipes sur le podium, le Stade Lausanne et l’US Yverdon en réussit deux et les sociétés Gym Morges et FSG La Sarraz un pour chacune. Tous ceux qui n’ont pas réussi à se qualifier bénéficieront d’une seconde chance le 21 décembre prochain à Martigny.

RÉSULTATS

U16 BOYS

2. Stade-Lausanne I 10 pts (4-2-1-3) Q
3. Gym Morges 11 pts (3-3-3-2) Q

U16 GIRLS
1. Lausanne-Sports I 5 pts  (1-2-1-1) Q
2. Stade Lausanne 11 pts (3-3-3-2) Q
3. Lausanne-Sports II 16 pts (2-3-2-9) Q

U16 MIXTE
1. Lausanne-Sports I 5 pts  (1-1-2-1) Q
2. CA Riviera I 10 pts (2-3-3-2) Q

U14 BOYS
1. US Yverdon I 5 pts  (1-1-2-1) Q
2. CA Riviera 10 pts (3-3-1-3) Q
3. Lausanne-Sports I 15 pts (2-2-7-4) Q

U14 GIRLS
3. US Yverdon I 12 pts (1-1-8-2) Q

U14 MIXTE
1. Lausanne-Sports I 9 pts  (2-1-5-1) Q
2. Lausanne-Sports II 14 pts (1-6-1-6) Q
3. FSG La Sarraz 14 pts (5-2-2-5) Q

U12 BOYS
2. Lausanne-Sports 9 pts  (2-1-3-3) Q

U12 GIRLS
2. Lausanne-Sports 7 pts  (2-2-2-1) Q

U12 MIXTE
1. Lausanne-Sports I 10 pts (2-1-6-1) Q
2. CA Riviera 11 pts (1-2-5-3) Q

U10 MIXTE
3. Lausanne-Sports I 11 pts (2-1-7-1) Q

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Le livre de la saison 2019

LE LIVRE DE LA SAISON 2019

● Tous les articles diffusés lors de cette année 2019 sur les pages AthleVaud.ch ont été compilés dans un ouvrage de 168 pages. On peut ainsi retrouver facilement les commentaires et les résultats de 95 compétitions régionales, nationales ou internationales disputées par les athlètes vaudois lors de la saison 2019. Cette publication comprend également toutes les statistiques de l’athlétisme vaudois : meilleures performances 2019, records vaudois, top-10, participations internationales et bilan annuel des podiums nationaux.

Il est possible de commander le livre (Ifolor) auprès de P.A. Bettex (079 679 49 32)

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Championnats du monde à Doha

27.09.-06.10.2019 – CHAMPIONNATS DU MONDE À DOHA

Les dix-septièmes championnats du monde d’athlétisme se déroulent du 27 septembre au 6 octobre 2019 à Doha au Qatar. Cette version exotique des Mondiaux d’athlétisme fait parler tout azimut. En effet le choix et la date ont de quoi surprendre, il est vrai, car la chaleur atteint le 40°C à cette période de la saison. Mais finalement la configuration proposée par les organisateurs qataris est la moins pire de toutes. Il faut dire que le Khalifa International Stadium est climatisé à 20°C, ce qui permet aux athlètes d’évoluer dans des conditions quasi idéales. Les marathoniens et les marcheurs ne peuvent pourtant pas en dire autant et des surprises sont à attendre, à n’en pas douter. Dans un premier temps, la sélection de Swiss Athletics a été établie avec les dix athlètes qui avaient réalisé une limite, ainsi qu’avec les deux relais qui s’étaient brillamment qualifiés (le 4 x 100 m grâce à son classement dans la liste des meilleures performances mondiales de la saison et le 4 x 400 m grâce à son Top-10 réussi au début du mois de mai lors des World Relays à Yokohama). C’est ainsi que la commission de sélection de Swiss Athletics a annoncé le 8 septembre sa liste comprenant dix-huit athlètes, tout en espérant que d’autres athlètes puissent rejoindre l’équipe, ceci grâce aux invitations délivrées par l’ I.A.A.F. En effet dans certaines disciplines, si le nombre visé d’athlètes (target number) n’est pas atteint, la Fédération Internationale les complète sur la base des performances obtenues durant la période de qualification. Ainsi le 10 septembre, quatre athlètes ont reçu une invitation dont Sarah Atcho (Lausanne-Sports) sur 200 m. Dix jours plus tard, Lore Hoffmann (ATHLE.ch) a reçu à son tour une invitation pour le 800 m. La délégation helvétique qui débarque au Qatar est donc composée de vingt-deux athlètes (cinq hommes et dix-sept femmes, qui en découdront dans treize épreuves individuelles et deux relais. Philipp Bandi, le nouveau chef du sport de performance de Swiss Athletics, a annoncé en conférence de presse à Doha l’objectif de sept classements dans le Top-16, dont trois places en finale.
Sept athlètes suisses sont en lice le vendredi 27 septembre, soit un tiers de la délégation. Les feux helvétiques sont ouverts par deux coureuses de 800 m. Dans la cinquième série, Lore Hoffmann (ATHLE.ch) sait qu’elle pourrait passer au temps en cas de chrono inférieur à 2’02″8, mais son ambition est surtout de se glisser parmi les trois premières places qualificatives. Comme à son habitude, elle reste sagement derrière dans le premier tiers de la course. Elle passe la cloche en cinquième position, mais le tempo n’est pas assez rapide. La Sierroise gagne encore un rang dans la ligne opposée et passe en 1’32″2 au 600 m. À l’entrée de la dernière ligne droite, les sept coureuses peuvent toutes prétendre à une qualification. Au coude à coude, Lore se faufile pour se retrouver en troisième position à 30 m du terme. Face à la menace sur sa gauche et sur sa droite, elle veut placer son ultime accélération, elle ressent une belle montée d’acide lactique qui l’empêche de conclure idéalement sa course. Elle termine au quatrième rang en 2’03″40, à six centièmes de la qualification directe. Son classement final dans ces championnats du monde est une vingt sixième place.
La première course du lundi 30 septembre met en scène les sprinteuses sur 200 m. Pour ces séries, Mujinga Kambundji n’a pas eu à forcer son talent pour franchir l’écueil. Pour l’autre Suissesse de ces séries, Sarah Atcho (Lausanne-Sports), les choses se sont nettement moins bien passées. En terminant quatrième de sa série en 23″29, elle manque pour dix-neuf centièmes la qualification pour les demi-finales. La vice-championne d’Europe U23 2017 du 200 m ne comprend pas ce qui ne fonctionne pas. Elle se sentait vraiment bien en sortie de virage et elle pensait être capable de se classer dans les trois premières pour se qualifier à la place. Mais dès que ses adversaires sont revenues à sa hauteur, elle s’est crispée et elle a fini par ne plus trop avancer sur la fin. Sa vingt-neuvième place est un scénario catastrophe, mais pourtant elle se dit encore plus motivée que jamais pour le relais.
Mardi 1er octobre, les deux stars de l’athlétisme suisse que sont Lea Sprunger et Mujinga Kambundji réalisent des prestations très abouties lors des séries du 400 m haies et des demi-finales du 200 m. La championne d’Europe aborde ces championnats du monde de Doha sans posséder un chrono de référence canon en 2019. Son début de saison – perturbé par une inflammation au bas du dos – a été logiquement très poussif : 56″36 à Rome, 56″46 à Oslo et même 56″56 à Genève. Sans trop s’affoler, Lea a ensuite enchaîné avec 55″74 lors du Résisprint à La Chaux-de-Fonds, puis 55″24 à Athletissima et 55″60 à Monaco. Son chrono de référence est tombé le 3 août à Berne lors du CITIUS Meeting avec 55″13, bientôt confirmé par un 55″14 au départ un peu téméraire à Zurich. Sa dernière sortie helvétique s’est disputée le 1er septembre à Bellinzone avec 55″24, puis elle a enchaîné avec le match Europe v USA à Minsk où elle a réussi 55″46, alors que ses 55″58 courus six jours plus tard à Antalya restent anecdotiques puisque réalisés dans le cadre de sa préparation à Belek en Turquie. On le voit, tout est allé crescendo dans cette saison pour la Vaudoise, qui se trouve maintenant au départ des séries du 400 m haies avec la pleine confiance en ses moyens, tant physiques que techniques, ainsi qu’avec un mental résolument conquérant. Une montée en puissance qui se matérialise de manière explicite dès les premières haies franchies à Doha. Oui Lea paraît en grande forme car elle s’est tranquillement qualifiée pour les demi-finales du 400 m haies en 54″98, la quatrième performance des séries. Ce premier tour servait de référence et les enseignements tirés sont ainsi plus que positifs, notamment en rapport à ce fameux passage de la dernière qu’elle réussit à passer pour la première fois en quinze foulées. Le rythme et donc le chrono sont de retour pour Lea. Il faudra remettre ça en demi-finales, mais c’est évident que dans ces conditions, tout sera plus facile à réaliser.
Comme la veille en séries, Lea Sprunger se montre excellente dans sa demi-finale du 400 m haies et elle se qualifie sans peine pour la finale en finissant au deuxième rang en 54″52 derrière Sydney McLaughlin. La Ginginoise s’est même payé le luxe de ne pas trop forcer après la dixième haies, qui a de nouveau été franchie en quinze foulées. «Le but est atteint, maintenant, c’est tout bonus. J’ai livré une meilleure course que lors des séries, mais il y a encore des choses à améliorer. J’ai par exemple perdu pas mal d’énergie en étant déséquilibrée sur la deuxième haie. Vendredi, je vais prendre plus de risques, plus attaquer les haies». Voilà donc Lea Sprunger en finale des championnats du monde, ceci pour la seconde fois après Londres en 2017 où elle avait pris la cinquième place en 54″59. Que va-t-il se passer dans deux jours ? «Avec l’adrénaline et l’enjeu d’une finale, ça ira encore plus vite. Quand on est en finale, ce serait bête de dire qu’on n’y croit pas», a confié la championne du COVA Nyon, rayonnante dans la zone mixte. Quant à Laurent Meuwly, son entraîneur, il évoque pour la première fois cette année le record suisse d’Anita Protti (les 54″25 en finale des championnats du monde de Tokyo 1991, pour un sixième rang) : «Ce sera très ouvert pour la troisième place. Lea devra probablement battre le record suisse d’Anita Protti pour espérer se hisser sur le podium. Elle a réalisé le huitième temps des finalistes. Je suis sûr qu’elle peut améliorer le record national en finale». Lea Sprunger s’élancera du couloir 9 dans cette finale, soit à l’aveugle. «C’est très bien, précise le Fribourgeois. Il n’y a de toute manière aucun calcul à faire. Pour elle, le couloir 9 est mieux que le 2 ou le 3; elle y est avantagée avec ses grandes foulées. Elle devra courir en regardant vers l’avant. Comme Wayde van Niekerk l’a fait au couloir 8 lorsqu’il avait battu le record du monde du 400 m lors des Jeux Olympiques 2016 à Rio en 43″03».
Le vent du désert est comparable à celui qui souffle dans le camp suisse : il est euphorisant. Après la magnifique médaille de bronze décrochée par Mujinga Kambundji sur 200 m, le clan helvétique sait que tout peut arriver si on s’en donne les moyens. Le relais 4 x 100 m ne fait pas exception et il est normal de croire au meilleur possible. «L’objectif premier, c’est de se hisser en finale, ce qui nous permettrait de nous qualifier pour les Jeux Olympiques 2020 à Tokyo», explique Raphaël Monachon, le coach de ce relais. Pour cela, il aligne son équipe type dès les séries, celle qui a toujours brillé ces dernières années : Ajla Del Ponte, Sarah Atcho, Mujinga Kambundji et Salomé Kora. Les derniers rouages, qui se sont peaufinés à Belek, ont permis de déceler cette petite étincelle qui avait déjà été ressentie avant la finale des championnats du monde de Londres en 2017. Placées au couloir 7 de la première demi-finale, le quatuor helvétique doit terminer parmi les trois premières pour espérer se qualifier à la place ou obtenir l’un des deux meilleurs chronos des viennent-ensuite. Ajla Del Ponte lance la course en réalisant un virage dont elle a le secret. Son passage avec Sarah Atcho est bon et la Lausannoise fonce dans la ligne opposée en direction de la médaillée de bronze du 200 m. Le témoin passe, mais en deux temps heureusement rapidement exécuté. Alors que la France péclote et l’Australie se retrouve au tapis, Mujinga Kambundji fait la différence dans le virage. La dernière charnière avec Salomé Kora frise pourtant le code avec une transmission catastrophique que la Saint-Galloise sauve par bonheur en freinant au tout dernier moment. Elle se relance rapidement et termine la course en troisième position en 42″82 derrière les États-Unis en 42″46 et Trinité & Tobago en 42″75, mais devant les Pays-Bas qui sont éliminés en 43″01. La finale mondiale est une réalité, toute comme la qualification pour les Jeux Olympiques; c’est déjà ça, mais ce n’est de loin pas terminé pour cette valeureuse équipe. Toutes ensembles ont aussi un discours positif en vue de la finale, dans le sens où les détails vont être peaufinés et, avec encore plus d’adrénaline, elles seront plus précises encore. Une médaille est-elle envisageable ? Sarah Atcho veut bien y croire : «On a les capacités pour y parvenir, on a la tête sur les épaules. On sait ce qu’on doit faire et on sait comment le faire. Et on a beaucoup d’expérience, car cela fait maintenant trois-quatre ans qu’on travaille ensemble. Il faudra être capables de réaliser la course parfaite. Mais nous l’avons déjà fait par le passé, comme en 2018 à Lausanne lors du record suisse en 42″29 ou aux Mondiaux en 2017 à Londres pour la cinquième place. Il ne reste plus qu’à…». Le quatuor de charme et de choc de Swiss Athletics surfe sur une belle vague. Il faudra en profiter pleinement samedi soir.
Ce vendredi soir 3 octobre est également un moment spécial, ceci pour plusieurs raisons. Pour la première fois de la semaine, les bâches de l’anneau supérieur du stade sont enlevées. Oui le stade est plein à craquer et c’est logique puisque les Qataris sont présents pour encourager Mutaz Essa Barshim. La star locale du saut en hauteur les comble de bonheur en devenant champion du monde avec 2,37 m. La finale du 400 m haies des femmes est aussi le moment attendu par plusieurs nations. Il y a d’une part le duel de titans que vont se livrer les Américaines Dalilah Muhammad et Sydney McLaughlin. Mais derrière, pour la troisième place, c’est une véritable bouteille à encre tant les six athlètes sont proches et en forme pour réaliser une finale de feu. Il est 20:30 en Suisse et tout le monde se tient les pouces pour Lea Sprunger. En confiance suite à ses deux premières courses de Doha, la Vaudoise sait qu’elle a une belle carte à jouer dans cette finale mondiale. Placée un couloir 9, elle a ainsi toute la meute à ses trousses; mais ce n’est pas un désavantage, bien au contraire. Son départ est tonitruant, mais l’ensemble des concurrentes est au diapason. Comme prévu les deux favorites américaines sont nettement devant à l’entrée de la dernière ligne droite, avec un avantage certain pour la recordwoman du monde Dalilah Muhammad (52″20). Derrière, c’est incroyable, les six autres athlètes franchissent la huitième haies ensemble, comme à la parade. Il ne reste plus que 110 mètres et deux haies pour faire la différence. La guerre est totale et aucune ne va faire de cadeaux. Le spectacle est somptueux, indécis et inédit. Plus vive sur les franchissements de haies, Muhammad voit pourtant la jeune McLaughlin revenir sur elle. Mais la patronne de la discipline tient bon et remporte le titre en 52″16, nouveau record du monde. Auteur d’un superbe 52″23, McLaughlin termine tout proche et décroche à 20 ans sa premier podium international. Surtout elle s’affirme, à n’en pas douter, comme étant la future star de l’athlétisme mondial. La bataille pour la médaille de bronze rend aussi son verdict en faveur de la Jamaïcaine Rushell Clayton qui prend la troisième place en 53″74. Elle a fait la différence avant la dernière haie, au grand damne de Lea Sprunger qui réalise pourtant un exploit de taille en se classant au quatrième rang en 54 »06. Oui, le record suisse d’Anita Protti, les fameux 54″25 de la finale des championnats du monde de Tokyo, sont améliorés de dix-neuf centièmes par une Lea Sprunger retrouvée et absolument phénoménale pour le coup.
Après la course, la championne d’Europe reste sur un sentiment mitigé : «Même moi, je ne saurais pas quel sentiment choisir. Je suis vraiment partagée. Un moment, je suis super contente d’avoir battu le record suisse et l’instant d’après c’est la déception d’avoir raté la médaille qui l’emporte. C’est la place du con comme on dit. J’ai eu le temps de réfléchir un peu, de redescendre. Avec ce petit recul, c’est le sentiment de fierté qui prévaut. Je reviens de tellement loin. Généralement, c’est quand on s’y attend le moins que cela arrive. On arrêtera de me poser la question maintenant. Je suis contente». La sempiternelle question, c’était évidemment celle de savoir si elle serait capable de battre le record suisse. Au bout d’un moment, Lea Sprunger arrive finalement à se réjouir : «C’est la course la plus relevée de l’histoire du 400 m haies. Je suis fière d’y avoir participé. Les deux Américaines devant, ce sont des monstres. Ça me donne juste envie de retourner au boulot et de pouvoir les concurrencer aux Jeux Olympiques de Tokyo. Après la saison que j’ai vécue, je ne pensais pas avoir les armes pour sortir un tel temps. Je suis beaucoup plus forte mentalement que ce que j’ai pu l’être dans le passé. J’étais sur la piste en étant convaincue de pouvoir aller chercher cette troisième place. Je n’ai pas eu peur, ce qui aurait encore le cas quelques années en arrière». Revenant sur sa course, Lea précise encore : «Le stade était plein, il y avait une sacrée ambiance. J’étais presque contente d’être au couloir 9. J’ai parfois tendance à m’endormir en me calquant sur les autres. En étant double championne d’Europe, je suis consciente que je suis capable de régater avec les meilleurs. Cette expérience me rassure parce que je sais que je peux aussi monter en puissance à chaque course». Ça tombe bien, il y en a encore une à réaliser à Doha : le 4 x 400 m avec une équipe nationale pleine d’espoir.
Le samedi 5 octobre, le relais 4 x 400 m est en lice pour les séries, avec l’espoir de passer en finale et ainsi de se qualifier pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Le défi a le mérite d’exister, mais il est également fort ardu à réaliser. La course est lancée sur d’excellentes bases par Lea Sprunger. Elle passe en 51″3 et transmet le témoin à Fanette Humair (FSG Bassecourt). En bonne position, la Jurassienne est ensuite prise en sandwich au moment de se rabattre, ce qui lui fait perdre le bon rythme et la place en sixième position. L’autre Jurassienne, Rachel Pellaud (FSG Bassecourt) enchaîne avec une bonne course, mais elle ne peut pas éviter de donner le témoin au septième rang. La Thurgovienne Yasmin Giger (NET SCL Amriswil) a beau donner tout ce qu’elle a, elle reste impuissante. Elle passe la ligne d’arrivée en 3’30″63, loin des attentes. Dans l’absolu, il n’y a pas de regrets à avoir car le quatuor aurait dû réaliser moins de 3’27″40 pour se qualifier pour la finale. Déçue, Lea Sprunger peste contre une situation désespérée pour Tokyo : «La conséquence de cet échec, c’est qu’il faudra courir plus vite en 2020 pour obtenir l’un des huit derniers tickets pour les Jeux Olympiques . Il faudra certainement retrancher deux voire trois secondes à ce chrono. Mais il n’y aura pas beaucoup d’opportunités pour y parvenir. Nous avons raté une sacrée occasion».
L’avant-dernière soirée de ces championnats du monde est à nouveau très importante pour le camp suisse, puisque la finale du 4 x 100 m est sur le point de se disputer. La veille, il s’en était fallu de peu pour l’équipe soit éliminée à la suite d’un passage de témoin raté lors de la dernière charnière. Les réajustements décidés par le coach Raphaël Monachon sont censés placer le quatuor sur une orbite encore jamais atteinte. Comme pour Lea Sprunger en finale du 400 m haies, les filles se retrouvent au couloir 9. Est-ce un gage de réussite ? On pense que oui. Ajla Del Ponte libère sa fougue dans le virage et transmet à nouveau sans encombre le témoin à Sarah Atcho. La gazelle du Lausanne-Sports file dans sa ligne droite comme jamais elle ne l’a fait et transmet sans souci le bâton à Mujinga Kambundji. Son virage est si rapide, qu’on se prend à rêver. D’autant plus que cette fois-ci, son passage avec Salomé Kora fonctionne à merveille. La Saint-Galloise voit devant elle la Jamaïque, la Grande-Bretagne et les États-Unis, mais elle sent aussi à sa gauche que la Chine, très redoutable, vient de manquer son passage de témoin. Shericka Jackson emmène la Jamaïque vers une nouvelle victoire en 41″44, devant la Grande-Bretagne en 41″85. Juste devant la Suissesse, l’Américaine Kiara Parker semble en perte de vitesse. Il faut en profiter et c’est ce que tente Salomé, mais la ligne d’arrivée arrive bien trop tôt pour elle. La Suisse termine quatrième avec un incroyable nouveau record suisse en 42″18, à seule-ment huit centièmes du podium ! La magie du couloir 9 a bel et bien opéré, mais contrairement à Lea Sprunger, les sprinteuses helvétiques ressentent plus de joie que de déception, comme le confirme Sarah Atcho : «On ne peut pas être déçues. Ça nous motive encore plus pour les Jeux de 2020. On était cinquièmes des Mondiaux il y a deux ans, quatrièmes ici, alors pourquoi pas troisièmes à Tokyo ?».

RÉSULTATS

4. Lea Sprunger (COVA Nyon) 54″06 (record suisse) sur 400 m haies / 54″98 en séries et 54″52 en demi-finales
4. Suisse : Ajla Del Ponte / Sarah Atcho / Mujinga Kambundji / Salomé Kora 42″18 (record suisse) / 42″82 en séries
14. Suisse : Lea Sprunger / Fanette Humair (FSG Bassecourt) / Rachel Pellaud (FSG Bassecourt) / Yasmin Giger (NET SCL Amriswil) 3’30″63 en séries
26. Lore Hoffmann (ATHLE.ch) 2’03″40 en séries
29. Sarah Atcho (Lausanne-Sports) 23″29 en séries

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Meilleures performances vaudoises 2019

Photo : Keystone